R.I.P. : Bob Guccione (fondateur de Penthouse)

Décédé le 20 octobre 2010 à Plano, Texas, à l’âge de 80 ans, Bob Guccione était le fondateur du magazine Penthouse, qu’il a cédé en 2003.


Le « magazine du sexe, de la politique et de la manifestation » est un magazine masculine pour adulte mélangeant des articles sur la vie urbaine, le journalisme d’investigation, la presse à scandales et des clichés classés X.

Né le 17 décembre 1930 à Brooklyn, New York, Robert Charles Joseph Edward Sabatini Guccione, dit « Bob Guccione », a été élevé dans la religion catholique, et caressa même un temps le projet de devenir prêtre après ses études. Après un premier mariage, il quitte tout et part en Europe, où il sera tour à tour peintre, illustrateur de cartes de vœux en Italie ou gestionnaire de lavomatic à Londres.

Bob crée le magazine Penthouse en 1965 en Angleterre afin d’assurer une plus grande audience à ses réalisations artistiques.
Penthouse est la première revue masculine à proposer des photos de femmes intégralement nues, photographieées de face et non censurées, prenant ainsi un avantage certain sur ses concurrents Playboy et Hustler. Penthouse publie également davantage de sujets sur la politique et des reportages-scandales.
Dans les premiers numéros, c’est Bob Guccione lui-même qui assure une partie des prises de vue, notamment celles de la double-page centrale. Il impose son style avec des images légèrement floutées, des filles plus naturelles, sans brushing et aux formes moins avantageuses que dans Playboy, et posant souvent en détournant le regard pour un effet de voyeurisme.


Désormais vendu à 3 fois plus d’exemplaires que Playboy en Europe, Penthouse débarque aux Etats-Unis en 1969.
Dès le 1er numéro s’installe la désormais traditionnelle « Penthouse Pet », la fille la plus jolie du mois (puis de l’année), en réponse à la « Playboy Playmate ».
Penthouse aura toujours une longueur d’avance sur ses concurrents pour ce qui est de la nudité intégrale et des poses sexuellement explicites (lire l’article sur la « guerre des poils »).
La future grande prêtresse de la presse de mode Anna Wintour fit ses classes chez Penthouse et on y retrouve aussi des portraits du photographe Helmut Newton et des textes d’écrivains connus.
Les scandales arrivent avec des photos volées de personnalités, comme Madonna, et en 1984, avec les photos dénudées de la 1ère Miss America noire, Vanessa Lynn Williams, qui sera destituée pour cette parution.
Le magazine atteint alors la barre des 6 millions d’exemplaires. On apprend plus tard que l’actrice porno Traci Lords, dont les photos figurent dans le même numéro n’avait que 15 ans au moment des prises de vues (et était mineure pendant une grande partie de sa carrière!). Par conséquent, posséder ce numéro devenu collector est illégal aux États-Unis!

Penthouse contre Playboy (années 80)

Penthouse part en guerre contre Playboy (1969)


Succès formidable dans les années 70, Penthouse fait de Guccione un homme riche.
Il possède alors la plus grande résidence privée de Manhattan (2000m² pour 30 pièces), lance de nouveaux magazines, comme la revue de science-fiction Omni, qu’il confie à son épouse, ou le magazine musical Spin.
En 1979, il finance en grande partie le film Caligula, 1er film non-pornographique contenant des scénes de sexe explicites. Ce fut un cuisant échec critique et financier, tout comme plus tard el financement d’une centrale nucléaire jamais construite et d’un casino à Atlantic City dont il n’obtiendra jamais la licence d’exploitation.
Bob Guccione doit revendre ses oeuvres d’art (Picasso, Modigliani, Degas, Dali, Matisse etc.) pour rembourser ses dettes. Le groupe de presse General Media Inc. est mis en liquidation en 2003 et racheté par un exploitant de sites internet de charme. Guccione démissionne et revend sa propriété de Manhattan.

Bob Guccione avec Danielle Deneux (Pet of the Year 1981)

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